Enfin une grande école de la mode à Paris !

C’est ici, Quai Austerlitz, sur les bords de la Seine à Paris, que seront peut-être formés les futurs grands noms de la mode, les Yves Saint Laurent, Hubert de Givenchy, Paul Poiret ou Coco Chanel du XXIème siècle. C’est en tous cas le rêve des responsables de la nouvelle grande école française de la mode, l’IFM, l’Institut Français de la Mode. Inauguré il y a quelques jours, quai d’Austerlitz, avec le soutien des grands groupes de luxe, LVMH, Kering, Chanel et Hermès, et de l’Etat français, le campus de 8.000 mètres accueille quelque 1000 étudiants, dont 30 % d'étrangers. Son but : former les créateurs, les dirigeants et les modélistes de la mode de demain. Objectif avoué aussi : concurrencer le Central Saint Martins College de Londres, l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers, La Cambre à Bruxelles ou la Parsons School de New York.

Jusqu'à présent, la France disposait d'une série de petites écoles, sans grande visibilité à l'international, à l'exception du master de formation des futurs dirigeants de l'IFM. "Jusque-là, Paris faisait appel à des écoles étrangères pour trouver des stylistes ou des designers pour ses studios", explique Ralph Toledano, le président de la fédération de la mode. D'où l'idée, proposée par la Fédération de la haute couture, de fusionner l'IFM avec l'Ecole de la chambre syndicale de la couture parisienne (ECSCP) qui forme, elle, aux techniques du métier (modélistes, patronage…). Le tout en ajoutant une nouvelle compétence à ces deux écoles, un volet création. Cette nouvelle école conserve le nom d'Institut français de la mode, et s'articulera autour de trois axes : la création, le management et le savoir-faire, avec des formations allant du CAP au doctorat.

« Une école à nulle autre pareille où fourmillent jeunes gens ‘sur lookés’ et élèves plus discrets dans une atmosphère digne de Fame, le film des années 1980 sur la célèbre école d’art de New York », note le Figaro qui consacre une page à l’évènement. Les studios de création avec leurs immenses verrières ressemblent à de véritables ateliers avec des jeunes qui s'affairent autour des machines à coudre, des surjeteuses et des écrans. La mode en France représente 600.000 emplois en France pour un chiffre d'affaires de plus de 154 milliards d'euros. Considérable !

Bonne nouvelle, l’Institut Français de la Mode vient d’obtenir le label EESPIG (Établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général) décerné par arrêté du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Cette reconnaissance était une étape indispensable pour l’IFM afin d’être demain école de mode de référence mondiale. L’Institut Français de la Mode s’appuie sur la recherche de l’excellence académique, la complémentarité de ses formations au management, à la création et aux savoir-faire, la proximité avec tous les acteurs de l’industrie de la mode et enfin l’ouverture sociale grâce au soutien de sa Fondation.

"On me demande souvent pourquoi il a fallu attendre si longtemps pour avoir notre “grande” école, confie Xavier Romatet, le directeur général de l’IFM. Peut-être parce que nos groupes de luxe ont pris conscience qu’on s’enracine par l’éducation et qu’il était incohérent d’avoir leur siège à Paris et de systématiquement recruter des designers à Londres ou New York. Aujourd’hui, nous sommes la seule école au monde 100 % dédiée à la mode, raconte-t-il au quotidien Le Figaro, avec cette piques aux rivales : les Central Saint Martins et Parsons School sont très prestigieuses, mais ce sont des écoles d’art sans lien avec l’industrie. Paris n’est pas une notion géographique, c’est une notion culturelle.»

Les grandes Maisons ont en effet mis des sous dans la corbeille pour investir dans le matériel, le recrutement des équipes pédagogiques. Elles ouvrent des chaires prestigieuses pour assoir la renommée de l’Ecole de Mode.

Xavier Romatet de l'IFM, et Bruno Pavlovsky de Chanel – Photo © Chanel

Bruno Pavlovsky, le président des activités mode de Chanel et président de la Fondation de l’IFM s’explique : « Notre volonté est de continuer de transmettre la connaissance de ce patrimoine exceptionnel, dans ses dimensions historiques, culturelles et sociétales. C’est aussi l’école des couturières et des couturiers, des patronnières et des patronniers, des métiers fondamentaux dans notre activité.» Ils font la réputation de la maison de la rue Cambon qui, comme ses prestigieuses rivales hexagonales, est plus connue à l’autre bout de la planète que n’importe quelle entreprise d’autres secteurs, selon Hélène Guillaume.

Bien conscient des enjeux, le patron de l’économie française, Bruno Lemaire est venu à l’inauguration : «Cette école a vocation à casser l’image d’un secteur réservé à un tout petit nombre, a lancé le ministre de l’Économie et des Finances. La mode hexagonale, c’est la conquête de marchés à l’étranger, des filières de production ancrées sur notre territoire. L’IFM dispense une formation qui permet à chacun de libérer sa créativité et de rentrer dans ce secteur industriel, l’un des plus dynamiques du pays. C’est très important d’ouvrir ce monde de la mode à tous les jeunes, à tous les Français mais aussi aux étudiants étrangers car lorsque votre culture est forte, ce qui est notre cas, les influences ne vous affaiblissent pas, elles vous renforcent.»

C’est un des atouts de l’IFM dans la compétition entre les écoles de mode internationales. « Londres forme d’excellents concepteurs, nous, nous formons des jeunes qui doivent avoir à la fois une personnalité créative forte et une connaissance du modélisme, ajoute Xavier Romatet. La technique est très ancrée à Paris, c’est notre héritage de la haute couture et nous pensons qu’elle est un élément de créativité supplémentaire. Il existe de très bons cursus de management à l’Essec ou HEC, mais nous, nous sélectionnons des managers qui ont une sensibilité propre à cette industrie. Ici, ils passent du temps avec les créateurs, ils profitent de cet humus culturel et technique.»

Autre innovation, l’Institut Français de la Mode et Birimian ont annoncé le lancement du « IFM-Birimian Accelerator x Africa », un programme innovant d’accélération pour les marques émergentes d’héritage africain dans les secteurs de la mode, des accessoires et de la bijouterie. Chaque année, le programme, accompagnera sur dix mois dix jeunes créateurs sélectionnés pour leur talent, leur singularité et leur potentiel.

Le Bachelor of Arts in Fashion Design est proposé en français ou en anglais. Vous apprendrez à traduire vos idées en vêtements et volumes 3D, à construire et affirmer une signature personnelle. Ce programme bénéficie d’un réseau exceptionnel auprès de maisons et ateliers français de renommée mondiale. « Que votre ambition soit de travailler pour une maison de mode, créer votre propre label ou vous lancer en tant que Designer freelance, affirme l’IFM aux candidats, le Bachelor vous prépare à intégrer la vie professionnelle ». Le campus qui manquait à la France est donc lancé à Paris, première école dédiée 100 % à la mode.. Des étudiants préparent déjà leurs défilés pour la French Fashion Week de 2022 !

Institut Français de la Mode / Campus: 34 Quai d'Austerlitz, 75013 Paris

Téléphone +33 (0)1 70 38 89 89 hello@ifmparis.fr

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